Appel de textes

AMSN5, ‘Les cultures de la modernité’

University of Auckland, 12-14 December, 2022

The Fiji Times, 4 July 1908, printed on masi/tapa. Image courtesy of Auckland Museum AP7.7.F5 FIJ

The Australasian Modernist Studies Network Conference

C’est un miroir fêlé que la modernité, une épée à double tranchant. Michel Foucault décrit la modernité comme une période tout à fait consciente d’être moderne, comme une époque résolument soucieuse de réfléchir à ce que signifie « être de son temps », et désireuse de se définer soi-même comme nouvelle. Mais Kirby Brown (de la nation Cherokee) nous rappelle que les expressions du moderne sont en même temps les expressions du non-moderne, puisqu’il « n’y a pas de civilisation sans sauvage, pas de modernité sans primitif, pas de modernisme sans tradition (ou convenances), pas de sujet moderne sans son Autre culturel, racial, temporel, géographique, et historique. La production indigène littéraire et culturelle […] nous oblige à faire face aux complexités désordonnées de ces rapports ainsi qu’à notre propre complicité dans ces phénomènes ». Si la modernité a produit des oppositions binaires censées justifier la violence littéraire et épistémologique contre des peuples et des cultures, alors les œuvres, les arts et les vies modernistes ont également sapé ces oppositions afin de révéler la stérilité et le conservatisme du soi-disant moderne—de même que l’innovation, la vigueur et le radicalisme de ce qui est supposé être non-moderne.

Au colloque de l’Australasian Modernist Studies Network prévu du 12-14 décembre 2022, qui aura lieu pour la première fois en Aotearoa/Nouvelle-Zélande, nous inviterons les participants à réfléchir aux moyens de réinterpréter les modernismes afin d’en faire des mises en récit plus attentives aux transformations, aux possibilités, et aux dégâts historiques de la modernité. Quelles adaptations, quelles hybridités trouvons-nous en regardant au-delà des récits hégémoniques du moderne ? Par quels moyens, à travers quels objets matériels, quels mouvements politiques, quelles ressources technologiques, et quelles tentatives artistiques les nations et les communautés ont-elles réfléchi sur la formation de leurs propres cultures modernes au cours du vingtième siècle ?

Ce colloque est ouvert aux contributions des anthropologues, architectes, artistes, historiens, spécialistes des études indigènes, linguistes, spécialistes des études des médias, de même qu’à tous ceux et celles dont le travail porte sur les nombreuses cultures, complémentaires ou discordantes, de la modernité. Nous reconnaissons les paramètres temporels traditionnels des études modernistes—c’est-à-dire de la fin du XIXe jusqu’à la mi-XXe siècle—mais des contributions qui examinent les expressions de la modernité en dehors de cette période seront également bienvenues. Parmi les thèmes possibles:

  • Les cultures matérielles et populaires
  • Les technologies modernes : leur adoption, leur déplacement
  • Les modernités indigènes, coloniales, itinérantes ou réfugiées
  • L’hybridité culturelle
  • Collectifs littéraires; mouvements artistiques; écoles de design
  • Cultures de l’antimoderne
  • Scènes de la résistance et de la révolte
  • L’indigénisation ou la localisation du moderne
  • Les microcosmes du moderne: objets, groupes, scènes
  • Réseaux de relations à travers des cultures et des modernités différentes
  • Cultures modern(ist)es à l’intérieur des interstices
  • Réponses transmédiales au moderne ; rencontres interdisciplinaires avec la modernité
  • La modernité et la tradition

Les évènements prévus comprendront notamment :

  • Présentations de Kirby Brown (nation Cherokee), Directeur d’Études Indigènes à l’Université d’Oregon; de Peter Brunt, Professeur Agrégé à Te Herenga Waka/Victoria University of Wellington; et de Matariki Williams (Ngāi Tūhoe, Ngāti Whakaue, Ngāti Hauiti, Taranaki), Pou Matua Mātauranga Māori/Senior Historian, Mātauranga Māori, Manatū Taonga/Ministry for Culture & Heritage
  • Visite de l’Auckland Art Gallery pour voir les peintures de Dame Robin White (Ngāti Awa)
  • Visite de l’Auckland Museum pour voir les collections Māori et Pacifique
  • Tournée de sites architecturaux modernistes d’Auckland
  • Table ronde finale consacrée aux réponses indigènes et féministes en lien avec les thèmes du colloque.

Les présentations peuvent être rédigées en français, en anglais, en te reo Māori ou en d’autres langues indigènes. Veuillez faire parvenir un résumé de maximum 300 mots ainsi qu’un bref profil biographique de maximum 150 mots. Ces documents doivent être adressés au comité d’organisation à l’adresse [email protected] avant le 2 mai 2022. Nous préparons un colloque de format mixte, soit en personne soit par téléconférence. Si possible, veuillez nous indiquer quelle sera votre méthode de présentation.

Comité d’organisation :

Erin G. Carlston, Université d’Auckland; Jacob Edmond, Université d’Otago; Maebh Long, Université de Waikato.